TOUR DU MONDE CLAIRE, LEA et CHRISTOPHE

Hola a todos !

 

Nous avons quitté définitivement la chaleur du Mexique pour rejoindre les hauts plateaux des Andes en Amérique du sud.

Après quelques jours à La Paz (où nous avons atterri), puis une étape au bord du lac Titicaca côté Bolivien (nous en reparlerons plus tard), nous partons en direction du Pérou, pays phare de l'empire inca.

 

A l'arrêt de bus, nous rencontrons un couple de français,  Manu et Céline, ainsi que leur petite fille qui a 4 mois de moins que Léa, Elisa. Ils font eux aussi un tour du monde..... 

Nous avons la même destination.

Autant dire que ça colle immédiatement entre les deux filles, trop contentes de se trouver une copine française.

Claire les embarque à côté d'elle dans le bus et c'est parti.

Nous passons la frontière sans encombres et nous arrivons à Puno, au bord du Lac Titicaca côté péruvien où nous devons changer de bus pour partir vers Arequipa.

Mais là, nous apprenons qu'il y a des manifestations pendant 3 jours sur Arequipa, que la ville est bloquée et que les forces de l'ordre s'en mêlent, avec des risques de violence à la clé.

Après une rapide discussion avec nos collègues, nous decidons qu'il n'est pas prudent de partir pour Arequipa dans ces circonstances et surtout avec les deux petites.

Nous allons donc rester dans la région de Puno à 3300 metres quelques jours le temps que ça se calme. Pas de problème, on avait prévu d'y aller ; alors maintenant ou plus tard, c'est pareil pour nous.

 

Après s'être rapidement renseigné, nous decidons d'éviter les sites classiques autour de Puno: les îles de roseaux d'Uros, les îles Taquile et Amananti. Il semblerait qu'elles soient devenues très touristiques et qu'elles aient perdu leur authenticité.

Nous obtons donc pour la péninsule de Capachica, à 2h de combi (minibus) au nord de Puno.

Et nous arrivons tous les 6 dans le petit village de Llachon où nous allons loger chez l'habitant.

 

  

Juan et Juanita nous accueillent chez eux et nous allons passer deux jours merveilleux dans ce village où la vie s'écoule lentement.

Nous sommes comme à la maison, avec crêpes au petit déjeuner et soupe de quinoa maison pour le dîner. Miam Miam.

 

Bien entendu, nous faisons des balades dans les environs, avec le lac en toile de fond.

 

 

et nous croisons les locaux qui vivent pour la plupart de leur cultures et de leurs bêtes.

 

 

Nous sommes ici face à des gens qui vivent en autosuffisance: leurs cultures, leurs animaux.

Ils ne craignent nullement un crack boursier....

Ici, Juanita en train de préparer la quinoa avec son chapeau à pompons.

 

Car Capachica, ce sont aussi des tenues traditionnelles.

 

Autant vous dire qu'avec nos deux choupinettes, la brune et la blonde, nous faisons fureur dans les environs.

 

Nous en profitons aussi pour faire connaissance avec Manu et Céline, tous les deux natifs de Reims et nous découvrons que nous avons pleins de choses en commun: le goût des balades dans la nature, des lieux authentiques, des rencontres avec les habitants et...  de l'apéro !

Tout ça, ça rapproche forcément :-) 

 

Au bout de quelques jours, la situation s'étant calmée, nous partons enfin pour Arequipa, surnommée la ville blanche et située à 2300m d'altitude. Ouf, on va avoir un peu plus chaud.

Cette ville possède encore de nombreux bâtiments coloniaux, construits pour la plupart en pierre de Sillar, une pierre volcanique de couleur blanche d'où le surnom de la ville.

Elle est aussi entourée de montagnes avec notamment le volvan Misti situé à 5800 Mètres.

 

 

Nous arpentons les rues et découvrons de nombreuses églises et patios (on est toujours aussi fans des patios).

 

La place des armes, ou place centrale.

 

L'église de la Compania et sa coupole polychrome 

 

 

 

 

Évidemment, un inévitable tour au marché où nous faisons le plein de légumes, de fruits et de ceviche.

Nous avons la chance d'avoir une cuisine à disposition dans l'hôtel alors, ça y va les salades !

Et nous goutons les délicieux maracujas (fruits de la passion), un régal.

Ça nous change des plats traditionnels péruviens, à base de riz, de pommes de terre et de viandes. Sans oublier les pâtes.

Ils sont même capables de mettre du riz, des pâtes et des pommes de terre dans la même assiette. Oui oui, c'est possible !

 

Mais cette ville dispose aussi d'autres merveilles, comme le couvent Santa Catalina et le Musée de Sanctuarios Andinos. 

Commençons par ce grand couvent, qui occupe tout un pâté de maisons au centre de la cité: une vraie ville dans la ville. Il s'agirait du plus grand couvent du monde en superficie et il a abrité jusqu'à 500 pensionnaires.

Ce monastère construit en 1580 avait la particularité d'accepter uniquement des jeunes filles issues des meilleures familles espagnoles.

A Santa Catalina, chaque pensionnaire disposait d'une à quatre servantes ou esclaves et elle continuait à mener grand train (musique, réceptions).

Mais après 3 siècles, le Vatican, qui avait eu vent de cet îlot de frivolité, envoya une dominicaine austère pour restaurer la discipline.

Les aristocrates furent renvoyées en Europe et les servantes et esclaves  libérées.

Aujourd'hui, seules une trentaine de religieuses vivent encore ici respectant leurs voeux de silence et de pauvreté.

Le cloître des novices

 

Un exemple de cellule pour les nonnes, plutôt cosy comme vous voyez.

La majorité des cellules ressemblaient plutôt à des appartements situés dans de petites maisonnettes. Ils contenaient plusieurs pièces, de beaux meubles, de la vaisselle de grand prix et souvent une courette intérieure.

 

 

Chaque nonne disposait aussi de sa propre cuisine même si les principaux repas devaient être en théorie pris en commun.

 

Exemple de ruelle à l'intérieur même du couvent.

 

Nous allons aussi visiter le musée de Sanctuarios Andinos qui présente une autre curiosité: Juanita la princesse des glaces. 

Cette jeune fille inca de 13 ans, a été sacrifiée il y a environ 550 ans sur les pentes du volcan Ampato 6380 mètres pour calmer la colère des esprits de la montagne.

Les incas croyaient en effet que chaque montagne était habitée d'un esprit, Apu, et de nombreux sacrifices humains étaient pratiqués pour calmer les dieux ou demander leur protection.

Juanita était probablement une jeune noble qui a eu "l'honneur " de donner sa vie. Elle a été enterrée avec de beaux et riches vêtements et des bibelots, le tout ayant été parfaitement conservé par les glaces de la montagne.

Son corps a été découvert seulement en 1995 par un alpiniste local, suite à la fonte spectaculaire des glaces dues aux cendres d'un volcan voisin, le Sabancaya.

Il semblerait qu'une quinzaine de corps d'enfants et d'adolescents aient été retrouvés dans les Andes entre le Pérou et l'Argentine.

 

 

Hasta la vista Arequipa, nous partons maintenant en direction du canyon de la Colca, à la rencontre des condors.

Il s'agit du seul endroit au Pérou où l'on est presque sûr de croiser cet oiseau emblématique des Andes.

 

 

Nous arrivons à Chivay, petit village à l'entrée du canyon et nous décidons d'aller nous faire une rando dès le lendemain.

Il faut dire que le paysage s'y prête, entre collines, rochers, cactus et cultures en terrasse.

 

 

En toile de fond, nous apercevons les volcans Ampato et Sabancaya (toujours en éruption).

L'Ampato, vous vous souvenez, c'est là qu'a été découverte Juanita, la princesse des glaces... 

 

 Le lendemain, en route vers le Mirador du condor ; on est quand même venu pour ça !

Le paysage est magnifique et en plus, les volatiles sont au rdv.

 

 

Et en voilà un qui plane au dessus avec son vol gracieux.

Au final, nous avons de la chance car nous en avons vu une dizaine en 1h30.

Il faut savoir que les plus grands d'entre eux peuvent atteindre 3,20 mètres d'envergure, pas mal hein ?

 

Nous passons ensuite la nuit dans le village de Cabanaconde au bord du canyon.

 

Village dans lequel nous croisons un petit alpaga adorable. On dirait pas un nounours ?

 

Nous admirons une dernière fois ces paysage avant de retourner à Arequipa.

 

Nous prenons ensuite un bus de nuit en direction de Cusco situé à 3325 mètres.

C'est aussi dans cette région que nous attendent la Vallée Sacrée et le Machu Picchu.

 

Nous voilà donc à Cusco, la capitale de l'ancien empire inca et une des plus belles villes du Pérou. 

La légende raconte qu'elle a été fondée au 12 ème siècle par le 1er inca Manco Capac et sa soeur Mama Ocllo sur ordre d'Inti le dieu soleil.

Elle n'a jamais cessé d'être habitée depuis.

Bien entendu, Cusco a été largement pillée par les conquistadors Espagnols mais il subsiste dans cette ville un subtil mélange de vestiges  incas et espagnols et on sent que les gens restent marqués par ces deux cultures, notamment en ce qui concerne la religion.

 

 Voilà donc la place des armes de Cuzco et la belle façade de l'église de la Compania de Jesus.

 

 

Partout dans la ville subsistent des murs incas d'époque. Chaque pierre est taillée différemment, ce qui constitue une particularité de cette civilisation. Nous reviendrons plus loin sur le mystère des murs incas.

 

Cette pierre présente pas moins de 12 faces et témoigne d'une technique de maçonnerie polygonale particulièrement remarquable.

 

Et voici le site de Qorikancha, qui fut à l'époque le temple le plus riche de tout l'empire inca.

Aujourd'hui subsistent uniquement des ruines qui constituent le socle d'une église et d'un couvent.

Mais à l'époque inca, les murs de Qorikancha étaient recouverts de 700 feuilles d'or pesant chacune près de 2 kg.

Il existait aussi d'autres trésors en or massif: des plants de mais en or et argent massif grandeur nature, des autels, des statues de lamas et de nouveau-nés... 

Mais quelques mois après l'arrivée des conquistadors, toutes ces richesses avaient été pillées et fondues.

Cet or a été en partie été réutilisé pour construire les autels des grandes églises de Cusco.

 

Nous grimpons ensuite les rues pavées qui mènent au quartier de San Blas avant de rejoindre le site inca de Sacsayhuaman situé sur une colline dominant la ville.

 

Ce site avait un rôle militaire important, jouant un rôle de protection pour la ville de Cusco.

On peut encore y observer des fortifications en zigzag à trois niveaux.

 

Mais revenons sur la fameuse question des murs incas représentative du savoir-faire inca en matière de construction.

Sur les différents sites que nous avons visités, les blocs de pierre sont taillés individuellement puis assemblés sans mortier d'une manière tellement ajustée qu'il n'est pas possible de glisser entre eux la lame d'un couteau.

Les blocs sont tous différents et n'ont aucune portion rectiligne, ce qui impliquait une taille et un ajustage lors du positionnement sur le mur.

Plus intéressant encore, les angles des murs et les fenêtres trapézoïdales sont construits de façon à résister aux risques sismiques.

Et pour finir, il faut imaginer que les incas ne connaissaient pas l'existence de la roue. Ils ont pourtant réussi à transporter des blocs de plusieurs tonnes tout en haut des montagnes....

Aujourd'hui encore, de nombreuses questions restent sans réponse quant aux techniques qu'ils ont pu utiliser. 

Un exemple de mur inca sur le site d'Ollataytambo. 

 

Pendant notre séjour, de nombreuses fêtes sont organisées à Cusco. Il est clair que les péruviens saisissent toutes les occasions.

Lors de ces festivités, qu'elles soient d'origine inca ou catholique, de nombreux plats typiques sont dégustés, comme le cuy, le cochon d'inde grillé au four.

Et bien, Claire et Léa ont goûté et Claire a trouvé ça vraiment pas terrible, en plus du fait que ce n'est pas très ragoûtant.... 

Quant à Léa, elle a plutôt aimé mais bon, en même temps, elle aime aussi les criquets....

 

Pour nous remettre de nos émotions, nous allons voir les cérémonies de la fête du Corpus Christi.

 

Tout ça nous rappelle les cérémonies du Guatemala 

 

Le moment est maintenant venu de nous diriger vers le site tant attendu, le Machu Picchu !

Nous choisissons la formule économique pour aller sur place car le train A/R coûte au bas mot 180 $ par personne.

Pour info, les locaux paient 45 fois moins cher. Si ça, ce n'est pas de l'exploitation touristique.... c'est la première fois depuis le début de notre voyage que nous voyons un écart si important entre le prix local et le prix touriste.    Gros coup de gueule !

Ce n'est pas rien pour 3 personnes car il faut en plus rajouter le prix d'entrée sur le site, 74 $ de plus par personne.

Et oui, le Machu Picchu, ça se mérite.... :-(      ou plutôt ça se paye !

 

Nous partons donc en bus (enfin disons plusieurs bus) jusqu'à un village appelé Santa Teresa.

Là, il est prévu de rejoindre un sentier qui mène, après quelques heures de marche, au village d'Agua Calientes situé au pied du Machu Picchu.

Comme nous arrivons en milieu d'après-midi, nous préférons profiter des sources thermales locales et dormir à Santa Teresa.

 

Cela nous permettra de faire la marche à la fraîche car nous sommes beaucoup plus bas en altitude (environ 2000 mètres) avec un climat plutôt tropical. Et c'est donc parti pour 12 km le long de la voie ferrée.

Léa est en pleine forme. Autour de nous, bananiers, rivière, montagnes... et le train

 

 Petite composition de bijoux avec les fleurs locales sur le trajet.

Finalement, nous mettrons 3h15 et Léa aura marché sur l'intégralité du parcours.

Nous arrivons donc à Agua Calientes en fin de matinée et vu que le temps est plutôt beau, nous decidons de monter dans la foulée sur le site.

 C'est donc parti pour 25 min de bus pour atteindre le sommet de la colline et le site mythique tant attendu.

 

Ça fait 30 ans que Claire attendait ça et cette fois nous y sommes...

 

Aussi loin que porte le regard, le site est magnifique, perché sur un piton rocheux et entouré de montagnes verdoyantes et de nuages.

Cette situation géographique si particulière lui donne un côté très mystérieux. 

On comprend mieux que la cité inca soit demeurée inconnue des conquistadors et qu'elle soit restée dans l'oubli jusqu'en 1911, date de sa redécouverte.

Au fond, la montagne du Huayna Picchu 

 

À ce jour, les connaissances concernant le site demeurent superficielles. On sait seulement que cette cité fut fondée lors des dernières années de l'empire inca, peut être dans un ultime sursaut pour préserver leur culture. On pense toutefois qu'il s'agissait à la fois d'une ville et d'un centre politique, religieux et administratif d'importance puisque l'on dénombre pas moins de 8 chemins d'accès au site.

Les ruines ne sont pas spectaculaires en elles-même mais le site est merveilleux de part sa situation.

 

 

Vue sur les terrasses agricoles et la hutte du rocher funéraire 

 

Bon allez, une petite dernière, on peut pas résister, c'est si beau...

On enchaîne avec la descente à pied ; on se refait pas.

 

Nous prenons ensuite le chemin du retour et nous passons quelques jours dans la Vallée Sacrée qui comprend de charmants villages, des marchés animés et de très belles ruines incas.

Première étape à Ollantaytambo, joli village plein de ruelles pavées et dominé par deux imposantes ruines incas.

 

 

 

 

 

Ensuite, petite randonnée pour atteindre le site de Salinas: des milliers de puits salants servent à l'extraction du sel, et ce depuis la période inca.

Un petit cours d'eau très salée provient d'une source en haut de la montagne. Des canaux ont été creusés pour conduire cette eau vers des terrasses qui permettent de récolter le sel, après évaporation, pour le bétail.

Le paysage est saisissant.

Sur le chemin qui conduit aux salines.

 

Plus de 400 hommes et femmes de tout âge travaillent ici, au sein d'une coopérative.

 

Nous poursuivons notre marche pour atteindre un autre site plutôt curieux, le site inca de Moray.

Celui-ci est composé de terrasses concentriques, sur plusieurs niveaux, et chaque palier semble jouir de son propre microclimat selon sa profondeur. Les incas les auraient utilisées comme laboratoire afin de définir les conditions optimales pour chaque culture.

 

Dernière étape avant de retourner à Cusco, le village de Pisac avec sa forteresse incas perchée sur un piton rocheux.

La ville est aussi connue pour son marché artisanal où se pressent les touristes mais une fois les bus partis, le calme revient dans cette plaisante bourgade entourée de cultures.

Un sentier escarpé de 4 km mène aux ruines. Vous vous doutez bien que nous ne choisissons pas la formule taxi...

La balade est magnifique et peu fréquentée. 

 

Le système d'irrigation fonctionne toujours

 

Les magnifiques terrasses du site de Pisac

 

 

Nous rentrons maintenant à Cusco où nous retrouvons avec plaisir nos amis Céline, Manu et Elisa, que nous avions abandonnés pendant quelques jours.

Nous passons ensemble nos deux dernières soirées, le temps surtout de fêter un événement très important: les 4 ans de la jolie petite Elisa.

L'ambiance bat son plein ! Il faut dire que le gâteau au chocolat est délicieux.

 

Nous trinquons une dernière fois et puis ce sont les au revoirs avec un petit pincement au coeur car nous avons partagé de très bons moments pendant ces quelques semaines passées ensemble.

Céline, Manu et Elisa continuent leur périple vers la cote péruvienne, puis ils remonteront vers l'Equateur. Ils ne rentrent en France que mi-aout.

 

Quant à nous, nous répondons à l'appel de la montagne, qui nous fait de l'oeil depuis notre arrivée en Amérique du sud. 

Nous avons décidé de partir faire un trek tous les trois autour d'un beau sommet de 6384 mètres.

Mais il vous faudra attendre le prochain article pour en savoir plus....   ;-) 

 

Muchos besitos a todos